Hey, vous ! Vous me reconnaissez ? Ze suis Félix qui manze comme 4 et qui fait plus de saletés que 10 petits coçons. Mais mawmaw l'a dit : "Je vais quand même te garder encore un peu". Mais passons aux çoses sérieuses. Vous ne remarquez rien ? - Hum, pas de date et d'heure erronées sur la photo ... A votre avis ? - Vi ze sais ze ressemble beaucoup à ma dulcinée Poupette.

Z'avez compris ? - Yes ! Grâce à l'aide précieuse de Zean-Marc et Dani mawmaw l'a réussi à transférer les photos de son nouvel APN sur son PC. Bon, pas les anciennes qui sont corrompues et illisibles à cause de la nouvelle carte SD qui l'est complètement naze. Comment l'a fait ? - L'a mis la carte mémoire de l'ancien APN dans le nouvel APN, l'a pris des photos de son çat qui ne voulait pas se laisser mettre en boîte, pis l'a mis l'ancienne carte SD dans son adpatateur tout neuf et pof, les zimazes sont arrivées comme par miracle directement sur Picasa. Ze peux vous dire qu'elle est sacrément contente après trois zours à s'arracer les ceveux ! Et c'est pour ça que moi Félix on me voit bien sur le carrelaze de mon nouveau cez-moi sétois .

Dimanche 25 août - Bal traditionnel  des hautboïstes - La seule photo que je peux vous montrer de ma très brève soirée sur la place Léon Blum, n'étant pas restée très longtemps. Quelqu'un ayant dégagé mon scooter j'étais libre de mes mouvements, pas obligée d'attendre pour rentrer. Les quelques autres photos sont ratées.

Ce matin je me suis acheté un appareil qui prend de superbes clichés très nets et tout mais quand je le connecte au PC pour importer les images ... il recharge sa batterie. Je ne sais pas comment lui faire comprendre qu'il doit mettre les photos sur l'ordinateur. Voilà pourquoi j'ai dû reprendre mon ancien appareil ce soir.

Place Léon Blum pas beaucoup de monde, moi qui m'attendais à trouver une foule en délire. Les seules personnes qui dansaient étaient celles debout sur l'estrade. J'ai préféré flâner le long des chalutiers, dans la bonne odeur de la criée, avant de reprendre le scooter.

Je suis heureuse de me répéter qu'à Sète, désormais je suis chez moi. Ce n'est plus le train, mais mon appartement qui m'attend le soir après la promenade. Je suis de plus en plus amoureuse de ma petite ville, celle que j'ai choisie parmi toutes les villes de France, déjà pour sa proximité avec Lyon, mais aussi parce qu'elle est un souvenir d'enfance, et qu'elle est pour moi la plus jolie, la plus vivante et la plus juvénile des villes sur la mer. Et que c'est un port et pas une station balnéaire. Et qu'elle est attachée à ses traditions ... Je pourrais vous dérouler toute une liste de ses vertus.

Mais je vais m'abstenir parce qu'il est l'heure de dormir et que demain c'est une grosse journée avec un grand tournoi de joutes sur le Cadre Royal. A très bientôt donc pour la suite des fêtes de la Saint-Louis.

• Lundi 26 août - Grand Tournoi de Joutes sur le Cadre Royal 

J'arrive alors que va débuter le Grand Tournoi de Joutes de la Saint-Louis. Un peuple ! On n'y verrait pas mieux à travers un mur. Je commence à désespérer de voir quoi que ce soit. Entre les invitations et les réservations, et ceux qui ont campé là pour être sûr d'avoir une place, tous les gradins sont pris d'assaut. Les ponts et les quais aussi. Les terrasses de bistrots qui donnent sur le canal sont archi-pleines. Je m'arrête près d'une barrière où j'ai la vue dont vous avez un aperçu sur la photo ci-dessus : autant dire que je ne verrai strictement rien des Joutes qui se passent largement sur ma droite. Tandis que pas mal de monde continue son chemin dans l'espoir de se faire son trou, moi je m'accroche à ma barrière et la chance me sourit ! Un agent de sécurité nous laisse franchir la barrière, moi et quelques autres personnes, et nous autorise à nous asseoir près de la vaste plate-forme du cameraman. Je suis aux premières loges pour assister au Grand Tournoi de Joutes de la Saint-Louis !

Ah c'est le cagnard, mais quelle euphorie ! Pour se porter bonheur semble-t-il, les Jouteurs trempent le bout de leur lance dans l'eau avant l'affrontement. Quand les rames ne sont pas assez "effacées", les Jouteurs relèvent leur lance sans tenter d'offensive. Chaque fois que tombe à l'eau l'un des deux Jouteurs la foule se déchaîne. On se prend vite au jeu croyez-moi ! Des enfants et même quelques adultes plongent dans le canal pour s'y baigner.

Vous voyez le petit canot orange ? - Il est chargé de photographes et de cameramen non accrédités si bien qu'il s'attire les foudres du commentateur qui les somme de laisser la place aux Jouteurs. Comme ils ne tiennent pas compte de ses mises en garde le voilà qui pète un plomb et termine sa tirade explosive par un "Merde alors !" salué par une salve d'applaudissements !

Aussi fort qu'ils se poussent avec leurs lances, ils ne tombent pas chaque fois. Quel équilibre ils ont ! Et les Joutes continuent pendant je laisse ma place de choix à quelqu'un d'autre qui pourra profiter du spectacle comme je l'ai fait. En partant je remercie l'agent de sécurité qui m'a permis de m'en mettre plein les yeux. Sur le pont, je vois qu'un écran géant retransmet le Grand Tournoi de Joutes en direct. 

Demain soir la Saint-Louis se clôt par un grand feu d'artifice, toutefois si la météo le permet. Je suis contente d'avoir pu honorer mon programme en me rendant presque tous les jours aux festivités.

J'ai pris quelques photos des Joutes avec mon nouvel appareil, des fois que j'arriverais à les importer sur l'ordinateur. Quand j'aurait trouvé le moyen de le faire vous aurez droit à toutes les photos d'un coup. Bon début de semaine à toutes et tous, bon courage à celles et ceux qui travaillent !

C'était hier soir 23 août. La personne avec laquelle je partage une place de parking ayant bloqué mon scooter avec sa voiture je dois me résoudre à prendre le bus ; un mal pour un bien puisque j'y ferai la connaissance d'une dame qui passera toute la soirée avec moi. Si vous suivez le feuilleton Demain nous appartient qui se passe à Sète vous la verrez en qualité de figurante ; casting réussi sur tout la ligne, il faut dire qu'elle a le profil : Sétoise de naissance, avec l'accent, disponible et ayant une grande habitude du public. Dès la semaine prochaine elle intégrera l'équipe de comédiens qui sont, dit-elle, très avenants.

Nous arrivons en avance dans l'espoir de nous frayer un chemin parmi la foule déjà très dense, et qui danse au rythme de la musique moderne. "On dirait Noël" s'exclame ma compagne d'un soir. Une véritable ambiance de fête qui vous boosterait n'importe qui.

La musique faisant tam-tam dans nos oreilles nous nous éloignons par des quais moins fréquentés. C'est la première fois que je m'aventure dans la petite ville de Sète en pleine nuit. Et je peux vous dire qu'elle est très jolie tout illuminée. Puis nous revenons sur nos pas, ayant bien parlé, pour ne pas rater le spectacle tant attendu par des milliers de personnes, bien qu'il y ait moins de monde que les années précédentes.

Soudain nous poussons un cri : qu'est-ce que c'est ? Un Tyrannosaure plus grand que les immeubles émerge de l'horizon !

Commence alors le plus incroyable, le plus grandiose de tous les spectacles que j'aie jamais vus de ma vie. Dans le ciel noir se détache le corps argenté des animaux géants. Et dans un monde ravagé par la vitesse et par le bruit, par la dictature des images, s'élève la grâce d'un ballet aérien tout en douceur, cadencé par une musique sourde et répétitive.

C'est une création des Plasticiens Volants qui interviennent dans le monde entier, manœuvrant leurs marionnettes gonflables avec des ficelles. Et c'est ainsi qu'arrive sur nous, dans un cri unanime, un de ces êtres flottants, féeriques, hallucinants, que tout le monde veut effleurer de la main comme on ferait avec de gentils monstres.

Leur spectacle s'intitule Joute dans le ciel sétois. Et c'est vrai qu'on assiste à un combat mais au ralenti ; c'est un affrontement caressant. Pas de flash, pas de cacophonie, pas d'emballement. Tyrannosaure et seiche se mesurent sans agressivité. Les poissons volants surgissent silencieusement du bout du quai. C'est tout simplement magique, et magistralement orchestré.

Un final pyrotechnique tiré d'un chalutier nous surprend, ma compagne et moi, tandis que nous sommes dans une boutique de cadeaux-souvenirs, dont plusieurs en bois flotté, où j'achète un porte-clé-voilier en bois bleu et blanc. Mardi prochain, il est possible qu'il n'y ait pas le fameux feu d'artifice de la Saint-Louis à cause de la météo. Nous verrons bien à ce moment-là. Et la soirée se termine en beauté, je remercie la dame de m'avoir tenu compagnie tout ce temps sans jamais me lâcher d'une semelle au milieu de la foule. Je fais de jolies rencontres à Sète ; et les Sétois parlent facilement d'eux-mêmes. Pas de nom, pas de numéro de téléphone, on laisse au destin le choix de nous remettre ou pas sur le même chemin. Des rencontres de hasard, riches, humaines, qui me remplissent de bonheur.

Et d'autres fêtes nous attendent, la fête de la tielle, la fête de l'huître, la fête de la bière, Escale à Sète ... Toute une année rythmée par les joutes et les animations de rue. C'est l'âme de Sète que je rencontre ce soir, si juvénile et toujours prête à passer de bons moments en famille. J'ai rarement vu des familles aussi unies qu'ici. Et moi qui naviguais toujours en solitaire je partage mes émotions avec Sétoises et Sétois qui ne demandent qu'à me tenir compagnie, me guider, et me raconter l'histoire de la ville. Je rentre à pied le long de la mer noire comme un gouffre sans fond. Je ne me rappelle pas avoir vu de nuit aussi noire, c'est impressionnant.

Passez toutes et tous un bon week-end de fin d'août, à bientôt si vous le voulez bien pour d'autres "sétoiseries" !